Photos des Carrières de Paris

Mise à jour 23/04/2001

 

Voici une série de photos que j'ai prises dans les carrières souterraines de Paris dans les années 1980. Prises sur un grand nombre de descentes, je les ai assemblées afin de reconstituer une ballade imaginaire et didactique.

 

Remarque préalable: bien que beaucoup de gens associent "Catacombes" et "Carrières", vous ne me verrez ici parler rarement de catacombes. En effet, les catacombes représentent une partie infime des carrières dans lesquelles ont été entreposé des ossements. Pour donner un ordre d'idée, les carrières s'étalent sur environ 200 Km et les catacombes sur moins d'un kilomètre. Ensuite, une fois remplies d'ossements, les galeries des carrières ont été isolées du reste des carrières par des murs ou des grilles, de sorte que la seule façon de visiter les catacombes est la visite officielle place Denfert-Rochereau. A mon avis, l'usage qui consiste à employer le terme de "catacombes" à la place de "carrières" n'a pour but que de faire en sorte que le premier apporte un peu de mystère au second.

Crédit photo: Godefroy Troude

 

1) On peut accéder aux carrières souterraines de Paris depuis la voie publique, certains parkings publics ou privés, sous-sols, voies SNCF souterraines. La circulation dans les carrières étant illégale, la majorité des accès ont été progressivement fermés par le service de l'inspection des carrières (plaques soudées ou verrouillées par des serrures). L'accès de la rue du Regard (photo ci-dessus) est aujourd'hui soudé. Ce genre d'entrée est d'ailleurs un peu hasardeux: ici, à quelques centimètres près, la roue de la 2CV était garée sur la plaque et en interdisait l'ouverture (pour sortir c'est plutôt plus gênant).

 

 

2) Les plaques qu'on trouve sur la voie publique sont généralement le sommet d'un puit de descente pouvant atteindre une dizaine de mètres. En bas, on accède aux carrières (ici, accès par la voie SNCF désaffectée de la petite ceinture, le puit de descente est très court).

 

 

3) Tous les accès ne donnent pas directement dans les carrières. Ici, sous le boulevard Saint-Michel, on arrive dans une galerie technique France Telecom, ou "galerie PTT". C'est un couloir de béton très régulier d'environ 2,50 mètres de haut, parcouru par de gros câbles à gaine de plomb d'environ 8 centimètres de diamètre, contenant des centaines de paires de câbles en cuivre, servant très probablement à des liaisons entre centraux téléphoniques.

 

 

4) Les galeries techniques France Telecom menant aux carrières sont souvent condamnées par des barreaux. Mais si on est souple et mince ce n'est pas un obstacle sérieux...

 

 

5) Une fois dans les carrières, on circule moins bien que dans les galeries de service France Telecom, mais c'est ce qui en fait le charme ! Les couloirs font en moyenne 2 mètres (estimation personnelle), avec parfois des chatières désagréables de moins de 50 cm de haut...Ici (photo) une chatière sous les jardins du Luxembourg, d'environ 60 cm de haut: ce couloir initialement rempli de déblais (généralement du sable) a été superficiellement déblayé à partir du "ciel" (le plafond de la carrière) pour permettre le passage.

 

 

6) Les couloirs sont parfois inondés (ici, rue Bezout). Contrairement aux égouts où un orage peut inonder une galerie en quelques secondes, noyant ceux qui s'y trouvent, l'eau des carrières n'est pas un danger. Pure et limpide, elle provient de la Seine et de la Bièvre qui imprègnent le sous-sol (la Bièvre est une petite rivière dont le cours dans Paris a été recouvert au XIXème siècle). Le niveau d'eau dans les carrières est celui de la nappe phréatique et est à peu près constant. Il varie de quelques centimètres en fonction des crues de la Seine, et à plus long terme lorsque les profondes fondations d'immeubles en constructions obturent des veines d'écoulement d'eau. Pour résumer, on peut dire que les égouts recoivent l'eau par ruissellement, les carrières par filtration.

 

 

7) Sous les jardins du Luxembourg, dans les carrières du couvent des chartreux, des piliers de consolidation.

 

 

8) Sous les jardins du Luxembourg, la "Fontaine des Chartreux", aménagée en 1819 sous le couvent des Chartreux.

 

 

9) Sous les jardins du Luxembourg, la "Fontaine des Chartreux". On distingue, au fond, verticalement, l'échelle d'étiage qui permet de mesurer le niveau de la nappe phréatique.

 

 

10) Pas loin de la "Fontaine des chartreux", toujours sous les jardins du Luxembourg, le "Bunker allemand", aménagé par les autorités allemandes durant l'occupation, en 1942. De nombreuses carrières furent consolidées et réunies par des galeries afin de former un vaste abri anti-aérien s'étendant de la rue Bonaparte à la rue Joseph Bara. Des murs, chicanes, et portes blindées (photo: une sortie de secours) furent établis afin d'isoler le bunker du reste des carrières et parer à d'éventuelles attaques de la résistance. L'ensemble formé par ces carrières et les bâtiments réquisitionnés par l'armée Allemande (dont le Lycée Montaigne) forma la plus importante poche de résistance Allemande pour les forces de libération de Paris en 1944.

 

 

11) Dans le bunker allemand, des flèches colorées indiquaient à intervalle régulier la direction des différentes sorties. On se perd facilement dans les carrières...

 

 

12) Bunker allemand. "Silence".

 

 

13) Bunker allemand. "Interdit de fumer". On retrouve les flèches de direction vues précédemment.

 

 

 

14) Dans le bunker allemand. Des toilettes chimiques. Les abris étaient équipés de tout le confort de l'époque: réseau électrique, téléphonique, climatisation.

 

 

15) Bunker allemand. Une porte blindée partiellement recouverte de déblais.

 

 

16) Une autre chatière, probablement sous le cimetière du Montparnasse.

 

 

17) Un ossuaire, sous le cimetière du Montparnasse. Impressionnant. Notez la forme circulaire du couloir de l'ossuaire. Environ 60 cm d'ossements sont entassés. Dans les catacombes (visite officielle Place Denfert-Rochereau) les ossements sont sagement ordonnés sur les bords des murs. Ici, dans cet ossuaire, ils sont entassés en vrac. J'imagine qu'à l'origine l'accès à cet ossuaire était fermé.

 

 

18) Pour se faire plaisir, un dernier passage étroit avant de sortir: une bouche d'aération aboutissant à un soupirail donnant sur la rue des feuillantines. Il est aujourd'hui muré.

 

 

20) Sortie, boulevard St Michel.


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